GWADA NÉGATIF : UN GROUPE SANGUIN UNIQUE DÉCOUVERT EN GUADELOUPE
Les chercheurs de l’Établissement français du sang (EFS) ont identifié un groupe sanguin inédit, baptisé « Gwada négatif », chez une femme d’origine guadeloupéenne résidant en région parisienne. Ce cas unique au monde ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche médicale.
Modifié : 25 juin 2025 à 17h34 par Valentine Tropiques Fm
Un groupe sanguin inédit
Une découverte exceptionnelle
Tout commence par un simple contrôle sanguin effectué chez cette patiente de 60 ans. Les biologistes de l’EFS repèrent une incompatibilité inhabituelle lors de l’analyse de son sang. En 2011, un anticorps « particulier » et « inconnu » a été détecté chez elle, mais les moyens techniques de l’époque ne permettent pas d’en percer la nature. Il aura fallu attendre plus de dix ans, et notamment le recours au séquençage ADN, pour identifier ce groupe sanguin totalement inédit, qu’ils nomment « Gwada négatif » en référence aux origines géographiques de la patiente.
C’est dans ce contexte qu’intervient le témoignage de Thierry Peyrard, biologiste médical à l’EFS. Il retrace le parcours de cette femme, alors âgée de 54 ans et résidant à Paris, lorsqu’elle a subi des examens préopératoires révélant l’existence de cet anticorps mystérieux. « À ce jour, elle est la seule personne au monde compatible avec elle-même », précise-t-il. Un cas unique
Pour la patiente, cette avancée est cruciale : en cas de besoin d’une transfusion, il faudra absolument trouver du sang parfaitement compatible. À ce jour, aucun donneur ne correspond à ce groupe, ce qui complique considérablement la prise en charge médicale. Utiliser du sang inadapté pourrait entraîner de graves complications, comme des réactions immunitaires sévères.
À titre de comparaison, le groupe O négatif est lui aussi rare (environ 6 % de la population française). Mais contrairement au Gwada négatif, il est aujourd’hui bien mieux identifié. Cela s’explique par des tests plus fréquents, des bases de données médicales plus complètes, et une communication efficace qui incite les individus à se faire dépister. Grâce à ces efforts, on parvient désormais à localiser davantage de donneurs O-, ce qui facilite la prise en charge médicale en cas de besoin.
Une avancée prometteuse pour la recherche L’identification de nouveaux groupes sanguins permet d’améliorer la sécurité des transfusions et d’envisager des avancées médicales significatives. Les chercheurs sont désormais à la recherche d’autres personnes susceptibles de posséder ce même groupe sanguin (Gwada négatif), afin de mieux comprendre ses particularités et d’élargir la base de donneurs compatibles. Dans un premier temps, leur enquête va se concentrer majoritairement sur la Guadeloupe. Cette quête est essentielle pour développer des protocoles médicaux plus adaptés et offrir des solutions plus efficaces aux patients.