À partir de mercredi, un train sur deux après 21 heures en Ile-de-France

Afin de s'adapter à la chute drastique de la fréquentations dans les transports en commun le soir depuis le couvre-feu, la fréquence des trains, métros, RER, bus et tramways sera réduite à partir de ce mercredi.

27 octobre 2020 à 9h57 par Arnaud Joly

Crédit : Le Parisien

Les opérateurs y réfléchissaient depuis l’annonce du couvre-feu. Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports dans la région, l’a annoncé. Pour s’adapter à la baisse du nombre de voyageurs chaque soir, la fréquence des transports en commun sera réduite, dès mercredi 28 octobre, sur l’ensemble du réseau francilien.


En moyenne, un train ou métro sur deux à partir de 21 heures


Dans le détail, pour les RER et Transilien, il faudra compter 1 train sur 2 après 21 heures (heure de départ de la première station). Mais pas plus de 30 minutes d'attente sur les branches.


Idem pour le métro, avec 1 métro sur 2 après 21 heures, (toujours heure de départ de la première station). Par ailleurs, afin de faire face à l'afflux - limité - de voyageurs entre 20 heures et 21 heures, les lignes 4,7 et 13 seront renforcées sur cette plage horaire. « Les autres lignes ne présentent pas, à ce stade, de surcroît de trafic, mais restent sous surveillance et seront renforcées si nécessaire », détaille Ile-de-France Mobilités.


Côté Tram, les T1 et T2 ne sont pas touchés par une baisse de fréquence, puisqu'ils desservent les hôpitaux. Sur le T3, T6 et le T8, comptez 3 trams sur 4. Et 1 sur 2 sur le tramway T5 et T7.


Arrêt du métro à 1 heure du matin le week-end


Sur les bus, comptez un bus sur deux après 21 heures dans la limite de 30 minutes maximum d'attente. En grande couronne, la baisse de fréquence ne commencera qu'à 22 heures pour assurer les correspondances avec les trains et les RER. Les lignes desservant les hôpitaux restent inchangées.


Enfin, les nuits de vendredi et samedi, les métros s'arrêteront à 1 heure du matin, comme en semaine, « La mesure de prolongement d'une heure jusque 2 heures du matin dont l'objectif est d'inciter les Franciliens à sortir plus longtemps n'ayant plus lieu d'être en période de couvre-feu », précise IDFM.


Le trafic sera normal dès 5 heures du matin et maintenu à 100 % jusque 21 heures. « L'amplitude horaire d'ouverture demeure inchangée pour ne pas pénaliser les Franciliens ayant l'obligation de se déplacer tôt le matin ou tard le soir », précise encore l'autorité.


Pratiquement plus de voyageurs après 23 heures


Depuis le début du couvre-feu, la fréquentation a fortement baissé en soirée. Selon les dernières données des opérateurs, en journée, elle est en moyenne de 68 %. Mais passe, après 21 heures, à 13 % et chute à… presque 0 après 23 heures L'autorité organisatrice précise toutefois que « Le niveau d'offre de transport sera analysé quotidiennement et pourra être adapté en fonction de la fréquentation, notamment après les vacances scolaires, afin de s'assurer de ne pas pénaliser les voyageurs contraints de prendre les transports en commun pendant le couvre-feu ».


«En terme d'énergie et de coût, cela n'a pas de sens de faire circuler des trains vides, estime Valérie Pécresse, présidente d'Ile-de-France Mobilités. Et cette baisse de fréquentation va engendrer une perte de recettes. Nous venons déjà de demander une subvention à l'Etat. Si on peut faire des économies, on les fait».


Les associations d'usagers entendues


Les associations d'usagers, qui avaient été consultées par la présidente d'IDFM en fin de semaine, se disent plutôt satisfaites : « Nous trouvons que c'est une démarche pragmatique et en ligne avec ce que nous demandions : ceux qui assurent des missions essentielles en horaire décalé auront des transports suffisamment réguliers et ils ajoutent quelques métros vers 20 heures », estime Arnaud Bertrand, de l'association Plus de Trains, ajoutant que « cela permettra aussi de réduire le sentiment d'insécurité en remplissant un peu les trains». Elle incite d'ailleurs les voyageurs à se mettre en tête de train pour ne pas être seuls.


Le couvre-feu, mis en place en raison de la croissance exponentielle de l'épidémie, débute tous les soirs à 21 heures. Pour les emprunter, il faut se munir d'une attestation. Dans le cas contraire, on peut s'exposer à une amende de 135 €. Et cas de récidive, elle peut aller jusqu'à 3 750 €.