Covid-19 et spectacles : Bachelot va proposer la fin de la distanciation dans les salles

La ministre de la Culture a reçu mercredi les représentants du spectacle vivant. Elle s'est engagée à défendre l'idée de la fin de la distanciation sanitaire dans les concerts et les théâtres lors du prochain Conseil de défense.

19 août 2020 à 16h38 par Arnaud Joly

TROPIQUES FM

Mercredi matin, les représentants des professions des spectacles avaient rendez-vous avec Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, pour évoquer l’avenir d’un secteur touché de plein fouet par la crise sanitaire. Une réunion dont ils sont sortis avec le sentiment d’avoir été « entendus » et de commencer à voir les lignes bouger, à défaut d’être totalement rassurés…

Pendant un peu plus d’heure, les présidents des syndicats du théâtre privé, des cabarets, de salles de concerts et des festivals ont pu exprimer leurs inquiétudes à quelques semaines de la rentrée et faire valoir leurs revendications. Avec une préoccupation commune : comment faire repartir une activité sinistrée depuis six mois ?

Oreille attentive

« Nous avions en face de nous une ministre de la Culture très concernée, à notre écoute, avec une vraie envie de défendre le secteur. Elle nous l'a redit en début de rencontre : elle veut sauver le spectacle vivant. Elle souhaite que nous puissions redémarrer vite et elle nous a confié que le président de la République partageait cette volonté. C'était un échange vraiment constructif », estime Bertrand Thamin, président du syndicat des théâtres privés. Même sentiment chez Daniel Stevens, délégué général du syndicat des cabarets. « Nous sommes ressortis plutôt rassurés et avec une impression positive. Même si la ministre était plutôt là pour nous écouter et n'avait aucune annonce officielle à nous faire… »

Pas de décisions donc, pas de commentaires non plus du côté du ministère à la sortie, mais une promesse de Roselyne Bachelot, concernant l'une des revendications principales des salles de spectacle : la fin de la distanciation, au moins pour les spectacles « assis », avec masque obligatoire pour tous. « Après nous avoir écoutés, la ministre s'est engagée à défendre cette idée devant le prochain Conseil de défense. Pour nous, c'est le minimum si on veut un redémarrage du secteur et je crois que les spectateurs en seraient plutôt rassurés », affirme Bertrand Thamin.

« On voit des concerts sauvages qui s'organisent… »

« La ministre a compris que c'était la clé de la reprise de notre activité, constate Pierre Alexandre Vertadier, producteur de concerts (Ninho, Alain Souchon, Christophe Maé…). C'est quelque chose que nous pouvons gérer dans des conditions sanitaires satisfaisantes. De toute façon, il ne faut pas croire que l'on va pouvoir mettre le secteur de la musique sous cloche encore longtemps. On voit des raves, des concerts sauvages qui s'organisent… Mieux vaut que cela soit géré par des professionnels. »

Quant à la question des concerts « debout » et des festivals, elle reste un peu plus épineuse. « Je crois que cela fait encore peur à tout le monde… Peut-être que ce n'est pas encore le moment de les faire reprendre. Il ne faut pas être dans le déni de la situation », estime le producteur.

« Zéro recettes depuis mars »

L'aspect économique a bien sûr aussi été au cœur des discussions. « Pour nous, c'est zéro recettes depuis mars, constate Daniel Stevens. Nous avons expliqué à la ministre qu'il faudrait un plan d'aide estimé à 300 millions pour le secteur ». Dans le théâtre privé, Bertrand Thamin se dit de plus en plus inquiet. « Je commence à avoir beaucoup d'adhérents qui m'expliquent qu'ils vont mettre la clé sous la porte. Il faut que l'Etat amplifie son aide. Y compris après les réouvertures, le temps que le public revienne… »

Là encore, les professionnels du spectacle ont eu le sentiment d’avoir eu une oreille attentive. Maris personne ne s’enflamme. « On a senti la volonté de la ministre. Mais on sait bien qu’elle ne peut pas décider toute seule, constate le président des théâtres privés. Et puis la situation est évolutive. Aujourd’hui, pas grand monde n’a de certitudes, que vous soyez patron de théâtre, médecin ou… ministre. »

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