Covid-19: les règles du jeu d'un retour progressif au bureau

Fin du télétravail à 100% et de la solitude à table à la cantine, retrouvailles avec les pots de bureau... Le 9 juin marque le retour progressif en entreprise d'une certaine vie collective qui restera cependant encore contrainte par les règles sanitaires.

7 juin 2021 à 14h51 par tropiques FM avec L'AFP

TROPIQUES FM
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Crédit : pixabay

- Fin du 100% -

La nouvelle version du protocole national en entreprise en vigueur à partir de mercredi prévoit que "les employeurs fixent, dans le cadre du dialogue social de proximité, un nombre minimal de jours de télétravail par semaine, pour les activités qui le permettent". Depuis fin octobre, le protocole prévoyait que "le temps de travail effectué en télétravail (soit) porté à 100%" pour les salariés qui peuvent effectuer l'ensemble de leurs tâches à distance (avec depuis janvier une possible "soupape" d'un jour par semaine sur site).

Au ministère du Travail, on souligne "qu'un employeur qui demanderait à tous ses salariés de revenir à 100% à compter du 9 juin n'appliquerait pas le protocole". Le retour "doit se faire de manière progressive", insiste le ministère, qui a publié une fiche "comment accompagner le retour en entreprise des télétravailleurs".

L'Etat employeur a de son côté déjà fixé 3 jours de télétravail à partir du 9 juin pour la fonction publique.

Selon les dernières données officielles publiées, 28% des salariés ont été en télétravail au moins un jour en avril. Ils étaient 35% à avoir télétravaillé tous les jours de la semaine (soit 10% de l'ensemble des salariés).

- Quelles tendances se dessinent? -

"Le 9 juin, c'est une date symbolique, c'est le début, pas une révolution. L'objectif des entreprises, c'est de s'organiser pendant l'été pour être au carré pour septembre", affirme Benoit Serre, vice-président de l'Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH).

"Sur le long terme, je pense que la tendance sera deux jours de télétravail, mais là avec le respect des jauges, vous ne pourrez souvent pas accueillir plus de 50% des effectifs", dit-il à l'AFP. "Certaines entreprises voudraient que leurs salariés reviennent tout le temps, mais je pense que c'est une erreur, le télétravail est devenu une vraie aspiration".

"La plupart des gens veulent revenir", mais pas forcément comme avant. "Ceux qui ne veulent pas, il faut s'y intéresser de près, comprendre pourquoi, leur problématiques, leurs craintes", dit-il, en soulignant qu'il y a "des organisations et des modes de management à faire évoluer".

- Quelques exemples -

Chez Orange, qui a signé son premier accord de télétravail dès 2009, les salariés vont être autorisés à revenir deux jours par semaine entre le 9 et le 30 juin. Du 1er juillet au 31 août, deux jours sur site seront obligatoires et un troisième si souhaité, et enfin, à compter du 1er septembre, le groupe devrait retrouver les "règles d'avant la crise", c'est-à-dire la possibilité de télétravailler trois jours par semaine via un avenant au contrat de travail.

Les salariés de Renault en Île-de-France pourront aussi revenir "une à deux journées maximum" entre le 9 et le 30 juin, ces retours devant être "planifiés et encadrés pour limiter la fréquentation". Certains bâtiments qui avaient été temporairement fermés seront également rouverts en juillet.

Quant à Dalkia, filiale d'EDF spécialisée dans les services énergétiques, les salariés pourront à compter de mercredi rester en télétravail jusqu'à 2 jours par semaine, après en avoir validé les modalités avec leur manager.

Enfin, à la Société générale, la DRH Caroline Guillaumin expliquait récemment à l'AFP que l'idée était de faire un retour progressif, pour éviter une "réticence" à la rentrée. Le groupe devrait avoir "besoin d'avoir un télétravail entre 2 et 3 jours par semaine maximum à partir d'octobre", estime-t-elle.

- Cantine et pots -

Dans les cantines, fini le repas obligatoirement seul. Comme dans les restaurants, on pourra faire des tables de six personnes maximum, celles-ci devant être séparées de deux mètres, sauf si une paroi assure une séparation physique. La jauge est limitée à 50% de la capacité.

Suspendus depuis le deuxième confinement d'octobre, "les moments de convivialité" pourront, eux, être organisés "dans le strict respect des gestes barrières, notamment le port du masque, les mesures d'aération/ventilation et les règles de distanciation". Il est recommandé de les tenir dans des espaces extérieurs et avec un maximum de 25 personnes.

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