Déconfinement : ce qu’il faut retenir des annonces d’Edouard Philippe
"La levée progressive du confinement peut être engagée ce lundi 11 mai, c'est une nouvelle étape dans la lutte contre l'épidémie", a confirmé Edouard Philippe jeudi, détaillant les mesures de la phase qui s'annonce, aux côtés des ministres de la Santé et de l'Education notamment. Retrouvez la liste de ses principales annonces.
7 mai 2020 à 15h36 par Arnaud Joly
"Nous sommes en mesure de valider le déconfinement sur l'ensemble du territoire métropolitain". Quatre jours avant la date butoir fixée au 11 mai et après des semaines d'arbitrages touchant tous les secteurs de la vie des Français, Edouard Philippe, entouré de plusieurs ministres, ont précisé jeudi les détails de la "nouvelle phase" qui doit commencer lundi. Celle-ci doit durer trois semaines, avant de nouvelles décisions dépendant de l'évolution de l'épidémie de coronavirus. Voici la liste des principales annonces du gouvernement.
Les départements de quatre régions métropolitaines classés "rouges"
Le gouvernement maintient l'objectif d'un déconfinement non territorialisé, même si "certains départements ont des résultats moins bons qu'espérés", selon Edouard Philippe. Sur la carte dévoilée par Olivier Véran, tous les départements des régions Île-de-France, Hauts-de-France, Bourgogne Franche-Comté et Grand Est sont ainsi classés "rouges". Les collèges y resteront fermés, tout comme les parcs et jardins.
Concernant les départements verts, si la situation reste stable pour les trois prochaines semaines, "nous pourrons envisager une nouvelle étape du déconfinement avec l'ouverture des lycées, l'ouverture des cafés, l'ouverture des restaurants", selon Edouard Philippe.
L'Île-de-France et Mayotte, deux "situations particulières"
Edouard Philippe a insisté sur deux "situations particulières" : Mayotte et l'Île-de-France. Pour le premier, "le nombre de cas faible mais en augmentation" a poussé le gouvernement a prendre la décision de "retarder le déconfinement".
En Île-de-France, "le nombre de cas baisse sûrement, lentement, mais reste plus élevé que ce que nous espérions", a indiqué le Premier ministre. Concernant les personnes vulnérables vivant dans cette région, "il ne s'agit pas d'ordonner" mais le gouvernement leur recommande donc de "continuer à observer des règles de prudence très strictes qui ressemblent à celles des deux derniers mois." Des règles "très strictes" seront aussi mises en place dans les transports, "pour éviter qu'ils ne se transforment en vecteur de l'épidémie".
"La France est prête pour tester massivement"
La France "est prête pour tester massivement" les personnes présentant des symptômes du coronavirus ainsi que celles avec lesquelles elles ont été en contact, à partir du 11 mai , a assuré le ministre de la Santé, dévoilant la carte de ce troisième critère de déconfinement, totalement verte. Cela signifie que "la capacité de dépistage est aujourd'hui au niveau des besoins estimés" à 700.000 tests par semaine, selon le ministre.
Olivier Véran a ainsi détaillé le protocole pour les personnes présentant des symptômes "évocateurs", qui se verront prescrire un test si leur médecin le juge nécessaire. Celui-ci pourra être réalisé en laboratoire, à l'hôpital, en drive ou à domicile, par une "brigade". Il sera remboursé à 100% par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif, le patient devra être isolé et l'Assurance maladie mènera une "enquête" pour identifier les personnes avec qui il a été en contact. Celles-ci devront rester isolées, avec un arrêt de travail si elles ne peuvent pas télétravailler, en attendant un test effectué sept jours après le dernier contact avec le malade.
1 million d'élèves feront leur rentrée la semaine prochaine
"Une bonne partie des écoles sera ouverte la semaine prochaine", a indiqué le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, selon qui "1 million d'élèves retourneront dans leurs classes" et seront accueillis par 130.000 professeurs, après une "pré-rentrée" des enseignants, plus ou moins longue selon les départements.
Ce sont entre "80% et 85%" des 50.500 écoles de France qui seront ouvertes, "dès le 12 mai", a précisé le ministre.
Pas de déconfinement dans les Ehpad, une prime pour tous les salariés
Concernant les Ehpad, dont les pensionnaires constituent une population particulièrement fragile face au virus, le gouvernement ne prévoit pas "d'assouplissement supplémentaire", a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran. "Les visites des proches pourront se poursuivre si la situation de l'établissement le permet", a-t-il poursuivi, annonçant par ailleurs une aide "exceptionnelle" de 475 millions d'euros en direction des établissements pour personnes âgées. Une prime de 1.500 euros sera aussi versée à tous les personnels des Ehpad des 33 départements "où l'épidémie aura été la plus forte". Elle sera de 1.000 euros pour tous les autres.
L'offre de transports en commun relevée, maximum 20 à 30% des TGV
"S'agissant des transports en commun en milieu urbain, l'objectif est d'augmenter l'offre le plus vite possible", a indiqué la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, précisant souhaiter un retour à la normale pour la fin du mois de juin. Concernant la RATP, "plus de 75%" de l'offre sera disponible dès lundi, mais "l'objectif est que la fréquentation, qui est aujourd'hui de 6%, ne dépasse pas 15%", grâce au maintien du télétravail et à l'étalement des horaires des salariés.
Pour ce qui concerne les TGV et Intercité, le trafic, de 7% aujourd'hui, sera de "20 à 30%" la semaine prochaine et "maximum 40% fin mai", selon Elisabeth Borne. La réservation sera obligatoire et l'occupation des trains plafonnée à 50% des places.
Une nouvelle attestation pour les déplacements de 100 km
A compter de lundi, il sera possible de se déplacer sans attestation dans la rue en France, à l'exception de Mayotte, a indiqué le ministre de l'Intérieur. Les déplacements seront par ailleurs autorisés dans la limite de 100 km autour du domicile, à condition de remplir une nouvelle attestation, disponible en format papier comme numérique. Parcourir plus que cette distance "reste possible" si l'on reste au sein de son département, a précisé Christophe Castaner.
Dans les transports en commun, "les agents assermentés pourront sanctionner les infractions", comme le non-respect du port du masque, selon le ministre de l'Intérieur. En renfort, 20.000 policiers et gendarmes pourront être mobilisés.