Esclavage: personne ne demande de "repentance", s'agace Taubira

L'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira s'est agacée lundi "du monologue furieux" de ceux qui s'inquiètent d'une "culture de la repentance", à l'occasion de la journée des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition.

18 mai 2021 à 15h26 par Tropiques FM avec L'AFP

TROPIQUES FM
Christianne Taubira
Crédit : Joel Saget / Afp

"J'avais entendu ça a̬ l'époque des débats" autour de la loi de 2001 qui a reconnu l'esclavage et la traite comme des crimes contre l'humanité, a déclaré sur France Culture l'ancienne députée de Guyane.

"Vous avez des gens qui sont perchés sur leurs balcons et qui disent +on en a assez de la repentance+. Personne ne leur en demande et c'est en ce sens que j'appelle ça un monologue furieux", a-t-elle ajouté.

"Ce n'est pas le sujet, a̬ la limite ce serait trop facile la repentance, on n'en veut meÂme pas. Moi je n'entre pas en discussion avec des gens qui se disputent avec eux-meÂmes", a poursuivi Mme Taubira. "C'est une affaire extreÂmement sérieuse. La repentance qu'ils croient qu'on leur demande, pour nous qui prenons ça tre̬s au sérieux c'est juste du pipi de chat et ça ne sent pas bon".

Revenir sur son passé, "si on le fait dans l'esprit de la loi Taubira" permet de "renforcer la cohésion nationale", a souligné pour sa part le président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage Jean-Marc Ayrault sur RFI.

La loi de 2001 "nous montre le chemin, le chemin c'est d'abord la reconnaissance. Nier ce n'est pas un acte de liberté et de responsabilité", a poursuivi l'ancien Premier ministre socialiste, insistant également sur l'importance de la transmission a̬ l'école.

Concernant HaiÈti et les sommes exigées par Paris en échange de l'indépendance de son ancienne colonie en 1804, "il y a quelque chose a̬ construire de plus juste", a estimé M. Ayrault a̬ l'heure ou̬ la question de la réparation de l'esclavage reste épidermique.

"Ce n'est pas forcément quantifiable mais ça doit eÂtre traduit dans des politiques publiques dans des choix que l'on fait, qui ne doivent pas eÂtre faits dans un esprit paternaliste mais dans un esprit de coopération et d'égalité", a-t-il ajouté.

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