Séduit par sa chanson, un juge relaxe un jeune qui conduisait ivre
Contrôlé avec 2,15 grammes d'alcool par litre de sang, un jeune néo-zélandais a écrit une chanson d'excuses pour le juge. Ému, ce dernier ne l'a pas condamné, décidant ainsi de lui offrir une seconde chance.
18 février 2020 à 11h21 par Và©ronique
Sa chanson, intitulée Choices (Choix), a ému le tribunal. Un jeune homme de 18 ans avait été arrêté en août dernier avec 2,15 grammes d’alcool par litre de sang alors qu’il conduisait à Dunedin, en Nouvelle-Zélande. Pendant le délai obtenu pour préparer sa défense, il en a profité pour composer un morceau de musique disant à quel point il était désolé.
Lors du jugement, mercredi 12 février, il a chanté sa nouvelle composition au juge, qui l’a trouvée « très, très impressionnante ».
Pourtant, le cas du jeune homme, contrôlé avec un taux d’alcool quatre fois au-dessus de la limite autorisée dans le pays, était bien mal engagé. Facteur aggravant, les conducteurs de moins de 20 ans ne sont pas autorisés à boire une seule goutte d’alcool en Nouvelle-Zélande.
À la barre, le prévenu a expliqué n’avoir pas su résister à la pression de ses amis qui, à l’occasion d’une fête, l’ont poussé à prendre le volant pour aller chercher de quoi manger.
« La personne interpellée a admis avoir bu cinq verres mais n’a cherché aucune excuse ni circonstance atténuante », rapporte RNZ, la radio du service public néo-zélandais qui relaie l’histoire sur son site internet.
Acquitté
Après avoir terminé le programme Right Track, un parcours qui aide les jeunes conducteurs contrevenants à prendre conscience de leurs erreurs, le jeune artiste s’est donc présenté à la barre, où il a pu interpréter sa chanson. L’avocat de la défense, qui plaidait pour une libération sans condamnation, a été entendu.
« Je ne minimise pas la conduite en état d’ivresse et j’ai du mal à me souvenir de la dernière fois où j’ai utilisé ce pouvoir discrétionnaire pour une infraction de cette nature », a déclaré le juge Turner.
Si le magistrat a souligné l’attitude « stupide » du conducteur, il a estimé que ce cas spécifique ne méritait pas d’inscrire une première mention à son casier judiciaire. « Vous avez retenu la leçon », a-t-il insisté auprès du jeune homme.
Le prévenu, connu musicalement sous le pseudonyme XuzzDoc, a déclaré au tribunal que cette chanson était une « lettre à lui-même » et serait mise à la disposition du programme Right Track pour une utilisation future.