Wakashio : la réserve de Blue-Bay et la mangrove de l’île Maurice en danger

La marée noire due au naufrage du Wakashio touche la réserve marine de Blue-Bay et la mangrove au sud-Est de l'ile Maurice. L'association Greenpeace estime que 800 espèces marines et 17 mammifères sont en danger. La partie avant du navire a été remorquée, l'arrière est toujours échoué.

19 août 2020 à 10h02 par Arnaud Joly

TROPIQUES FM
Crédit : Capture d'écran L'Express de Maurice

La côte Sud-Est de l'île Maurice souffre de la marée noire liée au naufrage du Wakashio. Plus de mille tonnes de fioul se sont écoulées dans l'océan indien. Les plages de la réserve de Blue-Bay, les rochers de la Pointe-d'Esny et la mangrove voisine sont directement touchés par cette nappe noire toxique. 

La première victime de cette pollution sera le récif corallien. Jacek Tronczynski, chercheur à l'unité d'écotoxicologie de l'Ifremer, interrogé par France Inter le 13 août dernier, comme le professeur Richard Steiner, biologiste marin, interviewé par la BBC, expliquaient : "Les hydrocarbures toxiques vont "blanchir" les coraux ce qui entraînera leur mort".

800 espèces de poissons menacées


Les poissons et les animaux marins qui vivent dans ce secteur ont déjà payé un lourd tribut à cette nappe toxique. L'Ile-aux-Aigrettes est sur le parcours de cette marée noire et malgré les mesures préventives, les plages de ce joyau sont recouvertes du liquide poisseux. Les spécialistes estiment, qu'outre les coraux, déjà victimes du réchauffement climatique, 800 espèces de poissons et 17 mammifères marins sont menacés par cette pollution écrit Défimédia.

Cette urgence s'ajoute aux difficultés environnementales dont le lagon mauricien souffre : la surpêche et les pesticides agricoles ont réduit la biodiversité. Cette marée noire va fragiliser l'écosystème. Les conséquences sont quantifiables sur le long terme. 

Que faire de l'épave ?


Les autorités mauriciennes ont procédé au remorquage de la partie avant du vraquier, hier mardi 18 août 2020. Le gaillard du Wakashio reste, pour l'instant, prisonnier du récif. Cette superstructure de plusieurs tonnes est ballottée par la houle. Elle occasionne des dégâts colossaux aux coraux. 

L'île Maurice envisageait, dans un premier temps, de couler l'épave à 8 milles au large vers les grands fonds, mais cette solution serait une menace pour les baleines et les thons. Personne ne sait, aujourd'hui, quel serait l'impact du bouleversement de l'environnement en cette période de reproduction des grands cétacés. Des cachalots, des baleines à bosse et des rorquals bleus naviguent dans les eaux de l'île sœur pendant l'hiver austral. 

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